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Dans les Lettres de non-motivation, l’artiste plasticien Julien Prévieux répond par la négative à toute une série d’offres d’emploi. Au fil des lettres, il fait inlassablement varier les raisons de son refus et endosse une série de rôles, à la manière des costumes que l’on est obligé d’enfiler pour être crédible sur le marché du travail. Prenant le contrepied de ce rituel social qu’est la lettre de motivation, il convoque une armée de récalcitrants au travail, autant de doubles qui s’offusquent, se dérobent, expriment des impuissances, répondent à côté, pointent des incohérences, démasquent des idéologies et proclament leur désintérêt pour le salariat. 

Vincent Thomasset s’empare de ce texte à l’écriture foisonnante et délirante et réunit cinq comédiens pour incarner ces lettres et les inscrire physiquement dans un espace mental, celui de la lecture, activité tour à tour silencieuse et bruyante, intime et officielle, spontanée et préparée, libre et contrainte. Composé d’annonces, des lettres et de leurs réponses parfois personnalisées, souvent automatiques, ce spectacle se construit autour de la notion de résistance, au travail mais aussi à la scène. Car les comédiens de ces Lettres de non-motivation travaillent à partir d’un paradoxe, celui d’être réfractaire au plateau, et puisent dans les imperfections propres à leur jeu d’acteur pour révéler ce qui fait théâtre. Dans ce jeu de masques et de métamorphoses, c’est notre rapport à cette grande société du spectacle qui est interrogé, mais aussi les mécanismes de pouvoir qui structurent le jeu social.