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Baskets et sac-à-dos de collégien, il débarque, s’installe, pose sur sa table un minuteur. Durée prévue, annoncée : cinquante-trois minutes et trente-trois secondes, tic-tac. C’est un randonneur de l’association d’idées : il va gravir des chaînes de notions. Conférencier au savoir éclaté, appuyé contre sa table, rarement assis, il parle, et passe du coq à l’âne, de l’âne à Woody Allen, des héros de la mythologie grecque, tel Phaëton, à l’avènement de l’automobile. Les bonbons Haribo, l’histoire du chat qui dort, Louis de Funès, un dialecte archaïque... En moins d’une heure, il invite à une déambulation ludique dans son palais des glaces avec hyperliens, un labyrinthe dans une farce d’encyclopédie aux données sérieuses. Le minuteur sonne, on remballe. C’était l’une des neuf conférences. Pas besoin de les voir toutes ni dans l’ordre. L’intégrale dure huit heures et sera jouée une fois, non-stop. Huit heures d’une performance que l’acteur interprétera sans s’arrêter.

François Gremaud a imaginé une série de rencontres au format unique : un conférencier, une parole déliée, qui flotte, file, virevolte entre une idée et une autre, associations libres et folles, pour explorer la grandeur et la vacuité du savoir encyclopédique. Tout y passe. La Torah, le ruban de Möbius et Annie Cordy, digressions magiques dans un cerveau plein. Pierre Mifsud, comédien, rejoint la suissesse 2b company et François Gremaud en 2009 avec Simone, two, three, four. Les complices inventent un théâtre marathon, irrésistible vertige d’une connaissance exhaustive, sauvage, lâchée en liberté.